Le rôle de la Phytothérapie dans les troubles de l’adaptation au stress

Le stress est un état d’autorégulation (homéostasie) dérangé. C’est un syndrome spécifique déclenché par des impulsions (facteurs de stress) non spécifiques, auquel l’organisme n’est pas adapté. Son origine peut être physique (blessure, chirurgie, intoxication, UV, etc.), psychique (pression psychique, peur, etc.) et peut générer des troubles de l’adaptation tels l’anxiété, les troubles du sommeil, la dépression légère à modérée, les troubles cognitifs, le surmenage ou encore le syndrome d’épuisement.

Mécanismes du stress

Le stress, un terme emprunté à l’anglais et dérivé de l’ancien français « destresse » signifiant détresse, réfère aux réactions d’un organisme aux pressions environnementales ou stresseurs. Ces réactions dépendent de la perception individuelle de ces pressions et se distinguent de l’anxiété, une émotion spécifique.

Introduit en 1956 par l’endocrinologue Hans Selye, le concept de stress s’appuie sur le stress mécanique. Selye a identifié le syndrome d’adaptation, les changements permettant à un organisme de gérer un traumatisme. Il a également introduit le concept de « Eustress », ou bon stress, et a exploré des notions comme l' »a-stress » et le « dystress ».

Le stress active trois systèmes neuro-hormonaux : l’axe hypothalamo-sympathico-adrénergique, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, et le système nerveux central. Il se manifeste en trois phases : la réaction d’alarme, la phase de résistance, et la phase d’épuisement, où il devient chronique et cause des altérations neurologiques.

Les recherches sur le stress examinent son impact sur les humains et les animaux, soulignant la vulnérabilité individuelle due à des facteurs génétiques.

Les effets du stress varient, pouvant à la fois stimuler la réussite et provoquer une déstabilisation. Ses déclencheurs sont nombreux, incluant des facteurs physiques, environnementaux et psychiques. Un stress chronique peut conduire à des maladies graves ou des addictions. Selon Selye, le syndrome de stress évolue en trois stades : réaction d’alarme, résistance et épuisement.

Qu’appelle t-on « troubles de l’adaptation au stress » ?

Le stress agit comme une alerte physiologique, semblable à la douleur. Il aide le corps à s’adapter aux changements de l’environnement et à en bénéficier. Ce processus implique tous les systèmes de soutien et d’adaptation. Si un de ces systèmes est faible, cela peut menacer l’organisme entier. Bien géré, le stress répété active l’axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien. Cela conduit à une sécrétion contrôlée de cortisol par rétrocontrôle.

En revanche, une mauvaise gestion du stress place l’organisme en état de désadaptation. Dans ce cas, l’exposition continue au stress provoque une dysrégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien, menant à un hypercortisolisme fonctionnel. Cette situation peut s’accompagner de déséquilibres dans la sécrétion des neuromédiateurs, d’inflammation cérébrale et de troubles trophiques cérébraux. Elle se manifeste par des troubles de l’adaptation et des symptômes neuropsychiques. Au fil du temps, l’individu s’épuise, puisant dans ses réserves et s’endettant énergétiquement, pouvant aboutir à un épuisement avéré ou un burn out sans intervention thérapeutique appropriée.

La distinction des différents types d’épuisements

Dans la phase d’épuisement, le corps tente de récupérer en réduisant les sécrétions hormonales. Si le stress persiste, cela mène à un état de stress chronique. En absence d’interruption, les réserves d’énergie s’épuisent, activant une boucle de rétrocontrôle négatif pour limiter la sécrétion de cortisol. Le cortisol circulant inhibe l’hypothalamus et l’hypophyse, réduisant la synthèse de CRH et ACTH dans un processus de feed-back négatif. En cas de stress intense, cette régulation échoue, entraînant une surproduction de CRH et cortisol.

Le cortisol en excès affecte négativement le cerveau, notamment l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal, entraînant une dépression synaptique et un flux accru de Ca2+ dans les neurones. Il altère également les récepteurs à la catécholamine et peut causer la mort neuronale par surcharge calcique. Le catabolisme des catécholamines s’intensifie lors d’un stress, les enzymes COMT et MAO dégradant ces hormones. Une surcharge d’adrénaline prolongée affecte négativement la santé.

Physiologiquement, le stress constant sollicite les systèmes énergétiques du corps, épuisant l’organisme et affaiblissant le système immunitaire. Des troubles cardiovasculaires et infections peuvent survenir. Si cette phase dure, des problèmes de santé graves émergent. Les catécholamines ont des effets multiples, incluant des troubles cardiovasculaires, de l’hypertension et de l’hyperglycémie. Un taux élevé de cortisol peut entraîner hypertension, diabète, obésité et troubles cérébraux, y compris l’atrophie de l’hippocampe. Ce dernier affecte aussi l’efficacité du système immunitaire.

L’épuisement en cours

Lors d’un état d’épuisement, le cortisol se retrouve en excès. Cet excédent de cortisol est responsable d’anxiété et/ou de dépression générant un déficit en dopamine et/ou en sérotonine pouvant engendrer des troubles du sommeil ou des troubles cognitifs (mémoire, attention, concentration) avec une désadaptation partielle ainsi qu’une instabilité d’un ou plusieurs systèmes de régulation et de soutien.

L’épuisement avéré

Lors d’un état d’épuisement avéré, le cortisol se retrouve en déficit.L’insuffisance de cortisol cause la dépression. Cette dernière entraîne une baisse de dopamine. Cela peut perturber le sommeil et causer des troubles cognitifs, qui varient en gravité. On observe également une fatigue intense, tant physique que psychique. Cette situation conduit à une inadaptation totale. De plus, elle déséquilibre tous les systèmes de régulation et de soutien du corps. En utilisant l’analogie de la « combustion interne » du burn out, on peut dire que la personne en est à un stade de « cramé » ou même « carbonisé ». Dans cette phase avancée du syndrome d’épuisement, la personne est non seulement épuisée, mais elle n’arrive plus à se régénérer. Toutes les régulations allostatiques de son organisme sont déréglées.

Les conséquences du stress

Le traitement du stress s’avère complexe en raison de ses diverses formes. Selon le type de stress, les traitements diffèrent. À court terme, le stress est bénéfique et nécessaire, mais à long terme, il devient nocif avec de multiples conséquences.

Le stress aigu est la forme la plus courante, durant généralement moins d’une heure. Il résulte de pressions récentes ou futures et peut être excitant, comme lors d’un examen. Cependant, s’il est répété, il devient épuisant. Même de courte durée, le stress répété peut causer des troubles psychologiques, des maux de tête, de l’asthénie, et de l’insomnie. Les symptômes courants incluent des troubles comportementaux, psychiques, et physiologiques comme les palpitations, rougeurs, et tension musculaire. Sa gestion repose souvent sur la relaxation et « attendre que ça passe », car les symptômes s’inversent à l’arrêt du stimulus stressant.

Le stress aigu répété caractérise les personnes souvent irritables, anxieuses, et nerveuses, décrites comme des « boules de nerf ». Elles affichent un sens extrême de la compétition, de l’agressivité, et de l’impatience. Ce stress provient d’un sentiment d’inquiétude permanent et peut mener à des troubles plus graves s’il n’est pas traité.

Le stress chronique est un état avancé qui dure plusieurs années. Il a de graves effets physiques et mentaux. Il apparaît souvent chez ceux qui ont de sérieux problèmes familiaux, des soucis financiers ou une forte pression morale au travail. Les symptômes dépendent de chaque personne. Ils peuvent inclure des troubles psychologiques, digestifs, de la peau, du cœur, hormonaux et immunitaires. Le stress chronique peut aussi causer des problèmes professionnels.

Le diagnostic du stress pathologique repose sur la distinction entre le normal et le pathologique. La consultation médicale est cruciale, bien que difficile, car le stress peut se manifester par des symptômes variés comme la fatigue extrême ou des troubles du sommeil. Identifier l’origine du stress est essentiel pour le traiter efficacement, avec des médicaments, des exercices de relaxation, ou l’apprentissage du contrôle du stress.

Le rôle des neurotransmetteurs dans les troubles de l’adaptation au stress

Les neurotransmetteurs sont impliqués dans l’activité neuropsychique (action, humeur, pensées) ainsi que dans l’adaptation au stress. Trois neurotransmetteurs sont particulièrement concernés :

La dopamine

Lorsque la fabrication de dopamine est bloquée ou ralentie (même de façon endogène), cela peut provoquer des ralentissements psychomoteurs pouvant être responsables de la maladie de Parkinson.

La dopamine, un neurotransmetteur clé, joue un rôle crucial dans l’initiation de l’action, influençant les mouvements volontaires, le comportement, la cognition, les fonctions motrices, la motivation, le circuit de la récompense, le sommeil et la mémorisation. Elle déclenche le plaisir lors d’actions bénéfiques, activant ainsi le système de récompense. Produite à partir des acides aminés tyrosine ou phénylalanine, la dopamine agit sur les récepteurs dopaminergiques dans le système nerveux central. Malgré sa faible présence dans le cerveau, elle a un impact significatif en tant que modulateur.

Fonctionnant également comme neurohormone, la dopamine inhibe la libération de prolactine par l’hypophyse. Elle est le précurseur de l’adrénaline et de la noradrénaline. Les personnes avec un taux élevé de dopamine tendent à rechercher des situations à risque. La dopamine a été identifiée comme neurotransmetteur en 1958 par Arvid Carlsson et Nils-Åke Hillarp, et synthétisée pour la première fois en 1910. Son métabolisme comprend sa synthèse, libération, liaison aux récepteurs dopaminergiques et dégradation par les enzymes COMT et MAO.

Il existe cinq types de récepteurs dopaminergiques, chacun répondant différemment à la dopamine. Les récepteurs de types D1 et D5 augmentent l’activité de l’adénylate cyclase, tandis que les types D2, D3 et D4 la réduisent. Les projections dopaminergiques dans le système nerveux central sont impliquées dans diverses fonctions importantes, et leur dysfonctionnement peut conduire à des troubles, notamment psychiatriques.

La noradrénaline

Lorsque la sécrétion de noradrénaline est en déficit, cela peut provoquer un état dysphorique, une cyclothymie ou encore une bipolarité.

La noradrénaline, agissant comme un « accélérateur », joue un rôle crucial dans la colère, l’agressivité, l’excitation, l’orientation de nouveaux stimuli, l’attention sélective, la vigilance, les émotions, ainsi que dans le réveil, le sommeil, les rêves et cauchemars, et le renforcement de certains circuits de la mémoire liés au stress chronique. Comme hormone adrénergique et neurotransmetteur, elle appartient aux catécholamines, tout comme la dopamine et l’adrénaline.

Produite principalement dans le tronc cérébral et le système nerveux orthosympathique, la noradrénaline agit sur les organes effecteurs. Elle est également le précurseur de l’adrénaline et est libérée par les médullosurrénales.

Les récepteurs adrénergiques alpha et bêta sont les cibles de la noradrénaline, tant en tant qu’hormone que neurotransmetteur. Les neurones noradrénergiques, situés dans le tronc cérébral, jouent un rôle actif durant l’éveil et diminuent leur activité pendant le sommeil. Les groupes cellulaires A1-A7 du tronc cérébral, notamment le locus cœruleus, sont des sites clés pour la noradrénaline.

Dans les synapses noradrénergiques, la noradrénaline est synthétisée à partir de la tyrosine, stockée dans des vésicules, puis libérée dans la fente synaptique. Elle peut ensuite se lier aux récepteurs postsynaptiques, être recaptée ou dégradée par les enzymes COMT et MAO.

La pharmacologie de la noradrénaline montre son importance en tant que ligand des récepteurs α-adrénergiques et β-adrénergiques. Elle est utilisée en médecine, principalement dans le traitement des états de choc.

La sérotonine

La sérotonine est responsable d’assurer l’inhibition de l’action, c’est le « frein ». Elle produit la mélatonine, l’hormone du sommeil. Cette substance contribue à la thermorégulation, aux comportements alimentaire et sexuel, et affecte l’anxiété, le sommeil, l’agressivité, et la dépression. Sa présence équilibrée est liée au bonheur. Elle diminue la prise de risque, aidant à maintenir des situations favorables. Ainsi, elle est essentielle à la survie. La sérotonine a un effet contraire à celui de la dopamine. La dopamine incite à la prise de risque et active le système de récompense.

Lorsque la fabrication de sérotonine est bloquée ou ralentie (même de façon endogène), cela peut provoquer une irritabilité, une impulsivité et une labilité de l’humeur pouvant être responsable de migraines ou de dépression, pouvant aller jusqu’à de la dépression suicidaire.

Le déséquilibre et /ou déficit de ces neurotransmetteurs entraîne une symptomatologie neuropsychique :

  • Troubles de l’humeur et du comportement (alimentaire, addictions...), de l’adaptation au stress, anxiété, dépression
  • Troubles des fonctions cognitives, de la mémoire
  • Pathologies graves : maladie d’Alzheimer, de Parkinson

Quelles plantes médicinales prendre en cas de troubles de l’adaptation au stress ?

Afin de prendre en charge les troubles de l’adaptation au stress, il importe d’agir au niveau cortical et sous-cortical.

Les plantes gabaergiques

Ces plantes médicinales sont en effet actives sur le GABA; un autre neurotransmetteur exerçant une activité inhibitrice du système nerveux central. Les GABA jouent ainsi un rôle dans la diminution de l’activité des neurones sur lesquels ils se fixent. Il joue un rôle important chez l’adulte en empêchant l’excitation prolongée des neurones et possède par ailleurs un rôle neurotrophique; c’est-à-dire qu’il favorise la croissance de certains neurones. Ces plantes gabaergiques vont ainsi agir en calmant l’activité cérébrale et en régulant le système nerveux orthosympathique.

L’Eschscholtzia

In vivo, des études montrent une activité hypnotique avec prolongation du temps de sommeil et une réduction de l’activité locomotrice spontanée dose-dépendante. Des travaux pharmacologiques ont ainsi comparé l’extrait d’eschscholtzia à celui d’un produit de référence; le chlorazépate. Ces recherches ont donc mis en évidence un effet sédatif et inducteur du sommeil de façon dépendante de la dose, par le biais d’une action de type gabaergique.

L’action anxiolytique de l’Eschscholtzia californica (Pavot d’Amérique) est principalement due à ses alcaloïdes, comme la protopine, qui renforcent la liaison de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) aux récepteurs GABA. D’autres alcaloïdes, tels que la cryptopine et l’allocryptopine, augmentent également cette liaison dans le cortex cérébral. Ces composés, présents en quantités élevées, confèrent à la plante des propriétés médicinales uniques parmi les Papavéracées.

Les effets sédatifs de l’Eschscholtzia sont dus à la protopine et à la californine, qui réduisent le temps d’endormissement et améliorent la qualité du sommeil. Des études in vivo ont montré une activité hypnotique et une diminution de l’activité locomotrice. La plante modifie également les niveaux de catécholamines, réduisant la synthèse d’adrénaline. Les pavines, constituant 85% des alcaloïdes, sont responsables des effets anxiolytiques et sédatifs, bien que la californidine traverse difficilement la barrière hémato-encéphalique.

L’Eschscholtzia agit aussi sur la sérotonine via les récepteurs sérotoninergiques 5-HT et inhibe les enzymes acétylcholinestérase et butyrylcholinestérase, suggérant un effet cognitif potentiel. Certaines de ses composantes se lient aux récepteurs de benzodiazépines, confirmant son activité anxiolytique dans une étude sur des patients souffrant d’anxiété légère à modérée.

Pour ses propriétés antalgiques et spasmolytiques, l’Eschscholtzia module l’activité des enképhalines et exerce une action anticholinergique et antispasmodique, validant son usage traditionnel comme antalgique. La protopine et la californine ont démontré une activité spasmolytique sur les muscles lisses intestinaux.

La Mélisse

Les propriétés anxiolytiques de la mélisse seraient liées à une action de potentialisation du GABA, comme semble le montrer l’activité inhibitrice in vitro d’un extrait méthanolique de mélisse sur la GABA transaminase (GABA-T), une enzyme cible des thérapeutiques de l’anxiété, de l’épilepsie et d’autres troubles neurologiques. Les principes actifs de la mélisse responsables de cet effet sont l’acide rosmarinique et les triterpènes de la plante (acide ursolique, acide oléanolique).

La mélisse agit sur le cerveau de plusieurs manières. Elle bloque l’acétylcholinestérase, active des récepteurs spécifiques de l’acétylcholine et du GABA. Elle freine aussi une enzyme, la métalloprotéinase-2 de la matrice. Ces actions expliquent ses effets apaisants et hypnotiques sur le système nerveux. Chez les personnes avec de l’anxiété légère à modérée, la mélisse améliore le sommeil. Elle aide aussi à soulager la douleur, augmenter l’attention et le calme.

Dans un essai clinique mené en 2015, l’extrait de feuilles de mélisse a significativement réduit les palpitations cardiaques et l’anxiété chez 55 volontaires, sans effets secondaires notables. La mélisse interagit avec les récepteurs nicotiniques et muscariniques dans les membranes cellulaires du cortex cérébral, de manière dépendante de la dose.

En culture cellulaire, la fraction acide de la mélisse protège contre l’apoptose induite par le peptide β-amyloïde et le stress oxydatif, suggérant une capacité à ralentir le déclin cognitif, comme démontré dans un essai sur des patients atteints de maladie d’Alzheimer.

Les propriétés anxiolytiques de la mélisse sont liées à une potentialisation du GABA, inhibant in vitro la GABA transamine (GABA-T), une enzyme cible dans le traitement de l’anxiété et d’autres troubles neurologiques. L’acide rosmarinique et les triterpènes de la mélisse sont les principes actifs responsables de cet effet.

La Passiflore

L’activité neuropsychique de la Passiflora incarnata (passiflore) repose sur l’inhibition de la monoamine oxydase, la stimulation de la production de sérotonine, et un effet agoniste sur les récepteurs GABA de type A (GABAA). Cette action sur le système gabaergique est partiellement attribuée à ses alcaloïdes indoliques de type harmane et à ses flavonoïdes (chrysine, homo-orientine, vitexine, isovitexine), contribuant à l’activité anxiolytique de la plante, comparable in vivo au diazépam.

La passiflore démontre des activités hypnotiques, anxiolytiques, anticonvulsivantes et analgésiques, liées à la synergie de ses composants. Des études ont révélé une réduction du stress préopératoire et de l’anxiété chez l’homme, sans altération des fonctions psychomotrices ou des paramètres hémodynamiques.

Son action sur la neurotransmission inclut la réduction de l’acide glutamique dans l’hippocampe et de la sérotonine corticale, confirmant son influence sur les récepteurs GABA. Elle améliore aussi la mémoire spatiale et réduit l’anxiété.

La passiflore augmente la durée du sommeil, avec un effet anticonvulsivant et antispasmodique. Elle impacte positivement les rythmes circadiens et renforce la mémoire, utile dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Cette action se fait sans affecter l’alimentation ou le poids.

De plus, la passiflore s’avère efficace pour le sevrage des benzodiazépines et de l’alcool. Elle réduit la tolérance et la dépendance à ces substances. Elle augmente également les niveaux de BDNF et d’interleukine-10 dans le cortex préfrontal. Cela suggère son utilité dans la gestion du syndrome de sevrage alcoolique.

La Valériane

L’acide valérénique et ses dérivés impactent significativement le métabolisme de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Ils inhibent sa recapture, stimulent sa libération, réduisent son catabolisme et modulent l’activité au niveau des récepteurs GABA. Cette action multi-facettes augmente la concentration de GABA dans le cortex cérébral, induisant un effet anxiolytique similaire à celui du diazépam. Les récepteurs GABA A β3 jouent un rôle clé dans l’efficacité de l’acide valérénique et du valérénol.

La valériane (Valeriana officinalis), avec ses racines en Europe et en Asie, est utilisée depuis l’Antiquité pour améliorer la qualité du sommeil, particulièrement en cas de troubles liés à l’anxiété. Actuellement, elle se retrouve dans divers produits phytothérapeutiques. La valériane provient du rhizome et des racines séchés, puis broyés. Elle existe en tisanes, gélules ou extraits liquides. Cette plante attire les chats avec son odeur. Elle est efficace contre les palpitations et les spasmes intestinaux.

Les composants actifs de la valériane incluent l’acide valérénique et les valépotriates. Ces substances contribuent à son efficacité. Les baldrinals, issus des valépotriates, sont particulièrement intéressants. D’autres plantes comme l’aubépine, la camomille allemande, le houblon, la lavande, la mélisse et la passiflore sont aussi utilisées. Elles aident à lutter contre les troubles du sommeil.

L’effet bénéfique de la valériane sur la qualité du sommeil, en particulier sur les phases de sommeil léger, demande une utilisation continue de deux à quatre semaines pour se manifester. Malgré les reconnaissances des autorités de santé, son efficacité contre l’anxiété n’est pas unanimement confirmée.

Les plantes adaptogènes

Ces plantes médicinales modulent le cortisol et assurent une protection cérébrale. Le chercheur russe Israel Brekhman a introduit le concept d’« adaptogènes ». Ces plantes améliorent l’adaptation des individus à leur environnement. Avant Brekhman, un autre scientifique russe, Nicholai Lazarev, avait exploré cette idée en 1947. Il étudiait les effets du ginseng. Lazarev a remarqué chez des soldats une résistance accrue au stress et à la fatigue, ainsi qu’une amélioration de leurs performances physiques.

Le Ginseng

Traditionnellement utilisé dans les asthénies fonctionnelles, le ginseng est une plante adaptogène ; il stimule la résistance de l’organisme de façon non spécifique. Il améliore les performances physiques et aide les convalescents à reprendre des forces.

Une synthèse d’études anciennes sur les performances physiques révèle une augmentation significative de l’oxygénation et une amélioration de la fréquence cardiaque avec le ginseng, après 1 à 9 semaines de traitement. Des recherches ultérieures ont confirmé cette activité. On utilise le ginseng pour divers traitements : la ménopause, la dysfonction érectile, la préparation sportive, le syndrome métabolique, et potentiellement la maladie de Parkinson.

 Il agit de diverses manières. Le ginseng influence le GABA et augmente la dopamine. Il améliore l’absorption d’oxygène et réduit le lactate dans le sang. De plus, il inhibe l’agrégation des plaquettes et stimule les hormones.

Le ginseng améliore également les performances cognitives en réduisant la fatigue mentale et exerce un effet neuroprotecteur. Il régule les neuromédiateurs cérébraux, stimule le GABA et a un effet dopaminergique. Il offre une protection neurologique contre les lésions cérébrales ischémiques et favorise la croissance des neurites.

En outre, le ginseng modère la sécrétion de cortisol en réponse à un stress chronique, régule les hormones du stress pendant la ménopause et améliore le rapport cortisol/DHEA. Cependant, son efficacité dans la réduction des symptômes de la ménopause n’a pas encore été pleinement confirmée. Une étude sur 384 femmes ménopausées n’a pas montré de supériorité par rapport au placebo en ce qui concerne les bouffées de chaleur, mais a légèrement amélioré le bien-être psychologique.

Le ginseng réduit la sécrétion excessive de cortisol suite à un stress chronique. In vivo, il a été mis en évidence que le ginseng exerce des effets comparables à ceux induits par le diazépam (anxiolytique de référence). Chez l’humain, il régule les hormones du stress au cours de la ménopause et améliore le rapport cortisol/DHEA.

La Rhodiole

Les plantes adaptogènes comme la rhodiole, exercent un effet antifatigue. Cet effet augmente la capacité de travail mental chez les personnes présentant un fond de stress et de fatigue. Une étude clinique, menée pendant 28 jours chez 60 personnes présentant un syndrome de fatigue dû à un stress chronique, montre que l’extrait de rhodiole entraîne une diminution significative de leur production de cortisol salivaire (mesure du stress), et une amélioration de l’endurance et de la concentration.

La rhodiole exerce des effets bénéfiques sur les capacités intellectuelles, en partie grâce à son action anticholinestérase. Des études ont démontré que les extraits alcooliques de R. rosea réduisent l’activité de l’acétylcholinestérase (AChE) de 42 %. Cette efficacité provient des glycosides de flavonoïde contenus dans la plante. Par ailleurs, une expérience sur de jeunes médecins, menée en double aveugle et contrôlée par placebo, a montré une amélioration notable de leurs capacités cognitives après traitement à la rhodiole, sans effets indésirables.

En matière de traitement de la dépression, les extraits aqueux et méthanoliques de rhodiole freinent la dégradation de certains neurotransmetteurs, comme la sérotonine et la noradrénaline. Ils y parviennent en inhibant les enzymes monoamines-oxydases A et B. Cela suggère un potentiel thérapeutique dans le traitement de la dépression et de la démence sénile.

La recherche commence également à explorer le potentiel antipsychotique de la rhodiole. Des études sur des organismes vivants ont révélé que l’extrait de R. rosea réduisait considérablement les déficits d’inhibition. Ces résultats indiquent des effets antipsychotiques. Par ailleurs, la rhodiole atténue la fatigue mentale. Cela augmente la capacité de travail intellectuel, comme l’ont prouvé des études cliniques. Elle est aussi utilisée contre la fatigue liée à la maladie de Lyme. De plus, elle a démontré des propriétés anxiolytiques dans une étude pilote avec des patients atteints de trouble anxieux généralisé.

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques

2 réflexions au sujet de “Le rôle de la Phytothérapie dans les troubles de l’adaptation au stress”

  1. Bonjour,
    Je m’appelle Véronique et suis insomniaque depuis 40 ans. Je suis dans un état d’épuisement avéré.
    Je lis dans votre article que vous préconisez de prendre des plantes gabaergiques mais je ne sais pas celle qui pourrait m’aider.
    De +, votre article ne stipule pas comment prendre ces plantes.
    Est-ce que vous pourriez me donner + de détails à ce sujet ?
    Merci beaucoup.

    Répondre
    • Madame Bonjour
      Si vous cliquez sur chaque nom de plantes dans la partie sur Les plantes gabaergiques vous serez redirigée vers la fiche produit de chacune d’entre elles sur notre site internet. Ainsi vous pourrez faire faire un mélange adapté à vos besoins, la posologie étant visible sur chaque fiche produit.
      À bientôt chez Soin & Nature

      Répondre

Laisser un commentaire