L’aubépine, la blanche épine qui va droit au cœur !

Hôte des campagnes, l’aubépine affectionne l’orée des forêts où elle semble monter la garde, tant en direction des lieux découverts que couverts où, alors, on la voit s’acoquiner à de grands feuillus ou à des résineux. Mais c’est sans doute aucun à la haie qu’elle est, avec l’épine noire, la plus attachée, cette même haie encore bien incomprise et dont Émile Cardot écrivait en 1907 qu’il ne fallait point médire d’elle parce qu’elle est capable de former d’excellentes clôtures, sans compter que ces arbustes tels qu’aubépines, coudriers, genévriers, formant ce que l’on appelle le mort-bois, sont des espèces végétales d’avant-garde qui préparent le terrain à d’autres aux statures plus imposantes : les arbres.

Alors par quel mystérieux prodige l’aubépine a-t-elle pu jouir et jouit-elle encore d’une popularité qui oscille entre l’indifférence et la reconnaissance tardive des bienfaits qu’elle est capable de prodiguer ?

Qu’est ce que l’Aubépine ?

L’aubépine (Crataegus monogyna) est un arbuste épineux avec des baies rouges. Il mesure entre 3 et 4 mètres de haut et pousse principalement dans les zones tempérées de l’hémisphère Sud. Ses feuilles sont vertes foncées, alternes, et découpées en 3 à 5 lobes. Les fleurs, blanches ou roses, possèdent 5 sépales triangulaires et 5 pétales. Elles forment des corymbes rameux. Le pseudo-fruit est une baie ovoïde rouge contenant un seul noyau.

Depuis le Moyen Âge, on reconnaît les effets thérapeutiques de l’aubépine. De nombreuses études précliniques et cliniques ont confirmé ses actions cardiaques et sédatives. On utilise les sommités fleuries, les fruits et les feuilles de l’aubépine. Ces parties contiennent des flavonoïdes et des oligomères procyanidriques. Ces composés varient selon la partie de la plante.

En termes de classification, l’aubépine appartient au genre Crataegus de la famille des Rosacées. Ce genre comprend plusieurs espèces, dont les plus médicinales sont l’Aubépine monogyne et l’Aubépine épineuse. L’Azérolier est apprécié pour ses fruits appelés cenelles. Le mot « cratægus » vient du latin et du grec « krátaigos », signifiant « épine, néflier ». Cela fait allusion à la dureté du bois. Carl von Linné a décrit ce genre en 1753. La classification varie en raison de l’hybridation fréquente entre les espèces d’aubépines. On estime entre 200 et 1 200 le nombre d’espèces, sans compter les cultivars ornementaux.

En France, on trouve principalement Crataegus laevigata et Crataegus monogyna. Ces espèces s’hybrident facilement, produisant des caractères intermédiaires. L’Aubépine monogyne se trouve dans presque toute l’Europe, le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique. Elle a été introduite en Amérique du Nord, en Argentine, en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Elle pousse dans des haies, lisières forestières, forêts caducifoliées et fruticées. La reproduction se fait principalement par pollinisation entomogame et dissémination des graines par les oiseaux et certains mammifères.

Un peu d’histoire

L’Antiquité ne nous dit malheureusement rien sur le sujet. C’est du XIIIe siècle que les premiers signes d’intérêt pour l’aubépine proviennent de l’Italien Pierre de Crescens, qui fait par conséquent des fleurs de cet arbuste un remède de la goutte. Puis, trois siècles plus tard, c’est à l’Allemand Jérôme Bock d’employer ces mêmes fleurs contre la pleurésie.

Mais le salut va provenir d’un médecin de campagne, quasiment contemporain d’Henri Cazin (1836-1891), Ernest Bonnejoy (1833-1896), homme de la providence que Leclerc (historien de la phytothérapie), exhume des papiers relativement récents, puisqu’une année après la mort de Bonnejoy, Leclerc met la main sur diverses notes qu’on lui doit et dans lesquelles il laisse entendre avoir pris connaissance d’un document anonyme daté de 1695, et dans lequel l’auteur conseille la pervenche, l’alchémille et l’aubépine pour régulariser la tension artérielle et agir sur l’artériosclérose. C’est sans doute la première fois que l’on mentionne le fait que l’aubépine a du cœur !

Après prise de connaissance de ce texte de la fin du XVIIe siècle, Leclerc procède par conséquent à l’expérimentation heureuse de l’aubépine comme modératrice de l’éréthisme cardiovasculaire et privilégie cette plante à travers une observation clinique qui durera ainsi plus de trois décennies.

C’est donc, oui, on peut le dire, à la fin du XIXe siècle que démarre ce nouveau pan de la carrière thérapeutique de la blanche épine, son efficacité ayant été démontrée au tournant de ce siècle sur les désordres du cœur, l’angor, ou encore l’arythmie cardiaque.

Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des sommités fleuries d’Aubépine ?

L’Aubépine monogyne se distingue par ses feuilles, fleurs et fruits riches en flavonoïdes et acides triterpéniques. Contrairement à d’autres espèces de Rosacées, elle ne produit pas les hétérosides cyanogènes amygdaline et prunasine. Ses feuilles produisent du sorbitol, qui aide au transport des photosynthétats, en complément du glucose, fructose et saccharose.

Ses fruits sont dotés d’une forte teneur en pectines, carotène, vitamine C et vitamine B12. Les graines, dépourvues d’amidon, stockent l’énergie sous forme de protéines et d’acides gras, principalement les acides oléique et linoléique.

Propriété régulatrice du système cardiovasculaire

Les études in vitro et les essais cliniques sur l’aubépine (Crataegus monogyna) ont démontré son efficacité dans les troubles cardiaques. L’aubépine améliore la circulation vers le cœur, optimise le débit coronarien et régule le rythme cardiaque. Elle possède une activité anti-arythmique notable.

En tant que plante cardiotonique, l’aubépine stabilise le rythme cardiaque grâce à ses effets ionotropes positifs, chronotropes négatifs et dromotropes positifs. Elle offre également une action hypotensive, réduisant les palpitations cardiaques. Son action vasodilatatrice diminue la tension dans les vaisseaux périphériques.

Ces actions contribuent à l’amélioration des symptômes des pathologies cardiaques comme la fatigue et la dyspnée. Chez l’adulte, elle est utilisée pour traiter l’insuffisance cardiaque légère, l’angine de poitrine, l’hyperlipidémie et l’hypertension. L’aubépine est particulièrement utile en tant que traitement d’appoint de l’insuffisance cardiaque chronique.

Action cardiotonique et cardioprotectrice

L’aubépine manifeste un renforcement de la contraction du cœur (effet inotrope positif), un ralentissement de la fréquence cardiaque (effet chronotrope négatif) et une régularisation du rythme cardiaque. Sous forme d’extrait hydroalcoolique, elle améliore les symptômes d’insuffisances cardiaques de stade I et II selon la New York Heart Association. Cela inclut une augmentation de la tolérance à l’effort et de la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEV).

Elle offre une protection dans l’angine de poitrine, l’hypertension avec insuffisance myocardique ainsi que les troubles légers du rythme cardiaque. L’aubépine augmente le débit sanguin coronaire, l’irrigation myocardite, et la tolérance à l’exercice. Sa protection cardiovasculaire inclut l’inhibition d’enzymes comme l’enzyme de conversion de l’angiotensine et de la phosphodiestérase, des effets anti-inflammatoires et anti-hyperlipidémiques, et une amélioration du statut des enzymes antioxydantes.

Elle améliore également la tolérance du myocarde à une déficience en oxygène. Cela réduit les lésions de reperfusion suite à une ischémie-reperfusion, diminuant de 50% la libération de la lactate déshydrogénase (LDH), la taille de la zone infarcie et les phénomènes d’arythmie.

L’aubépine améliore la fonction de l’endothélium vasculaire et son rôle de barrière, réduisant l’hyperperméabilité endothéliale et ayant un effet relaxant. Elle est donc utile dans l’athérosclérose ou l’insuffisance cardiaque. Une étude en double aveugle contre placebo de 2015 a confirmé ces effets chez des sujets avec une angine de poitrine stable. La prise d’extrait d’aubépine associée à de l’exercice diminue le risque d’athérosclérose.

Lesflavonoïdes dans l’aubépine améliorent l’insuffisance cardiaque et la circulation sanguine. Ils réduisent la fatigue et l’essoufflement et préservent le cœur des réactions inflammatoires.

Action protectrice vasculaire et cérébrale

La vitexine, un composant de l’aubépine, présente des effets neuroprotecteurs tant in vitro qu’in vivo. Elle protège le cerveau contre les lésions d’ischémie/reperfusion. Un extrait éthanolique d’aubépine standardisé réduit le stress oxydant responsable du vieillissement de l’endothélium in vitro.

In vivo, l’aubépine améliore le déficit de mémoire induit par la scopolamine. Elle favorise l’apprentissage, diminue l’activité de l’acétylcholinestérase et le niveau de peroxydation lipidique. Elle augmente aussi l’activité de la super oxyde dismutase. Ces actions favorisent les fonctions cognitives :

  • Amélioration de l’attention, de la pensée logique et de la vitesse visuomotrice.
  • Préservation de la capacité de mémoire et d’apprentissage.
  • Réduction des troubles de coordination chez les patients atteints de Parkinson.
  • Prévention de la maladie d’Alzheimer.

L’extrait d’aubépine a démontré son efficacité pour les fonctions cognitives. Chez 125 personnes, son association avec le camphre a amélioré l’attention, la pensée logique et la coordination visuomotrice. Cependant, cette propriété semble particulièrement bénéfique pour les personnes ayant des problèmes circulatoires. En outre, l’aubépine préserve la fonction des cellules cérébrales et la capacité d’apprentissage et de mémoire.

Chez les patients atteints de Parkinson, la vitexine de l’aubépine a réduit les problèmes de coordination et de mouvement, tout en empêchant la maladie d’atteindre le cerveau. Certains composés de l’aubépine semblent capables de bloquer les processus déclencheurs de la maladie d’Alzheimer, suggérant un potentiel préventif de cette plante contre cette maladie.

Actions sur la tension

L’action hypotensive de l’extrait d’aubépine a été confirmée dans une étude pilote à double insu randomisée sur l’hypertension artérielle légère essentielle. Son action sur la concentration cellulaire en Ca++ et inhibition de la Na+/K+-ATPase), avec diminution de la résistance des vaisseaux périphériques, inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (flavonoïdes, proanthocyanidines),ainsi qu’ effet hypotenseur intéressant chez les diabétiques.

L’aubépine inhibe in vitro l’enzyme de conversion, entraînant ainsi un effet vasorelaxant. Elle réduit également l’hypertrophie cardiaque liée à l’hypertension artérielle (HTA).

Dans la lutte contre l’hypotension et l’hypertension, l’aubépine se distingue. L’hypertension, caractérisée par une pression artérielle élevée, est un facteur de risque majeur des maladies cardiaques. L’aubépine abaisse la pression artérielle, améliore le flux sanguin et renforce la résistance cardiaque. Elle soulage également les douleurs thoraciques.

Face à l’hypertension, l’aubépine a prouvé son efficacité dans quatre essais cliniques impliquant plus de 300 personnes. À un dosage entre 500 et 1200 mg/jour, son extrait a montré une action antihypertensive.

Les études tissulaires révèlent que cette action découle de la capacité des composés actifs de l’aubépine à relâcher les artères. La prise d’extraits d’aubépine en complément d’un traitement médical classique, incluant des diurétiques ou des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA), améliore la résistance à l’effort. Elle soulage aussi certains symptômes associés à cette maladie, tels que l’hypertension artérielle, l’essoufflement anormal au moindre effort et la fatigabilité.

Action anti-inflammatoire et antioxydante

La vitexine de l’aubépine présente une activité anti-inflammatoire significative. Elle inhibe la migration des neutrophiles et la libération de médiateurs pro-inflammatoires. L’effet antioxydant de l’aubépine est en partie dû aux proanthocyanidines oligomériques ou OPC.

Combat l’inflammation : L’aubépine possède des propriétés anti-inflammatoires. Ses composés aident à réduire l’inflammation liée à l’asthme, l’arthrite et l’inflammation des gencives. Cette action est principalement due à la capacité des composés actifs de l’aubépine à réduire la production et l’activation de marqueurs pro-inflammatoires comme les cytokines et les prostaglandines.

Possède une activité antioxydante : L’aubépine renferme plusieurs composés actifs aux propriétés antioxydantes. Cela inclut ses flavonoïdes, lignanes, acides phénoliques et oligomères proanthocyanidines.

Elle préserve les niveaux de glutathion et de diverses enzymes antioxydantes. Au niveau cellulaire, l’aubépine a inhibé une voie de désintoxication responsable de la production d’une enzyme antioxydante (NQO1). En outre, l’extrait d’aubépine serait capable de neutraliser les radicaux libres.

Action sur l’anxiété

L’aubépine (Crataegus monogyna) n’a pas montré d’effet sédatif en utilisation isolée selon des essais cliniques. Cependant, elle s’avère efficace en association avec d’autres plantes, telles que l’Eschscholtzia californica, pour traiter l’anxiété légère à modérée. Cette combinaison améliore les symptômes comme l’anxiété et la fatigue. Elle est bien tolérée et souvent complémentaire à des traitements cardiaques impliquant des bêta-bloquants, antiagrégants plaquettaires ou statines.

L’aubépine exerce une action sédative et anxiolytique, particulièrement chez les patients hypertendus, réduisant ainsi l’agressivité. Elle abaisse la température corporelle, préparant au sommeil. Elle possède également des propriétés calmantes et spasmo relaxantes, grâce à sa composition en flavonoïdes et procyanidines. Ces composés aident à réguler la nervosité, la pression sanguine, les palpitations cardiaques, les bourdonnements d’oreille et les spasmes musculaires.

Pour lutter contre le stress et l’anxiété, l’aubépine, riche en anthocyanes et acides phénoliques, réduit les symptômes d’anxiété, de stress, de surmenage et d’irritabilité sans induire de somnolence.

En matière de troubles du sommeil, l’aubépine est recommandée contre l’insomnie et les troubles mineurs du sommeil. Ses proanthocyanidines favorisent la relaxation et, par conséquent, l’endormissement.

Qu’en pense les autorités de santé ?

Des études cliniques contrôlées avec placebo, impliquant un millier de patients, ont mis en lumière les effets positifs de l’aubépine sur le fonctionnement cardiaque, spécialement chez les personnes avec une insuffisance cardiaque modérée. L’aubépine augmente la résistance à l’effort et s’adapte aux besoins du cœur lors de l’exercice. Des résultats similaires ont été observés chez des patients souffrant d’hypertension artérielle ou d’angine de poitrine, en complément de traitements prescrits.

Les impacts de l’aubépine sur la nervosité et les troubles du sommeil n’ont été évalués que dans une étude, en association avec du magnésium et de l’escholtzia.

Avis des Autorités de Santé :

  • L’EMA (Agence européenne du médicament) considère l’utilisation d’extraits d’aubépine comme traditionnellement établie pour soulager les symptômes liés à des troubles du rythme cardiaque temporaires dus à la nervosité et pour favoriser le sommeil.
  • L’OMS (Organisation mondiale de la santé) juge l’utilisation d’extraits d’aubépine comme cliniquement établie pour les insuffisances cardiaques légères et comme traditionnelle pour le soutien des fonctions cardiaques et vasculaires.
  • La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’utilisation des extraits d’aubépine pour le traitement des insuffisances cardiaques légères, des troubles cardiaques liés à la nervosité et comme soutien des fonctions cardiaques et vasculaires.
  • L’ESCOP (Coopération scientifique européenne en phytothérapie) valide l’utilisation des extraits d’aubépine selon les mêmes critères que la Commission E.

Existe-il des précautions d’emploi concernant l’Aubépine ?

L’aubépine, connue pour ses propriétés sédatives, peut entraîner une baisse de la vigilance. Elle est donc déconseillée lors de l’utilisation de machines ou de la conduite de véhicules, selon la sensibilité individuelle et le dosage. Les infusions de fleurs d’aubépine sont généralement sans risque, mais il est préférable d’éviter les extraits de fruits à cause de leurs tanins astringents.

L’EMA (Agence européenne du médicament) indique que les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les enfants de moins de 12 ans, ne doivent pas utiliser l’aubépine. De la même manière, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déconseille son usage chez les enfants. Toutefois, après consultation médicale, certains médicaments de phytothérapie contenant de l’aubépine peuvent servir à apaiser la nervosité et les troubles légers du sommeil chez les enfants.

L’aubépine interagit avec le CYP 3A4 au niveau de la phase 1 de la détoxication hépatique. Cela peut augmenter l’efficacité de certains médicaments, comme la digitaline, les dérivés nitrés, les antihypertenseurs et les hypolipémiants. Il est donc nécessaire de consulter un médecin pour ajuster le dosage de ces médicaments en cas d’utilisation concomitante avec l’aubépine.

Généralement, l’aubépine ne provoque pas d’effets indésirables majeurs. Seuls des troubles digestifs bénins et de légères allergies cutanées ont été observés, notamment dans des essais où de fortes doses étaient administrées. Ces effets sont mineurs et réversibles.

Enfin, aucune interaction significative n’a été rapportée entre l’aubépine et les médicaments destinés à soigner les problèmes cardiovasculaires ou cardiaques. Toutefois, un suivi médical attentif est essentiel pour les personnes souffrant de troubles cardiaques, même mineurs, avant de décider de prendre des produits à base d’aubépine.

Comment prendre l’Aubépine et à quel dosage ?

Formes sèches

L’aubépine rentre dans la composition d’un grand nombre de spécialités de phytothérapie, sous forme d’extrait sec, seule ou associée à d’autres plantes, comme la valériane, la passiflore, la mélisse, l’eschscholtzia, à raison d’1 à 2 cp ou gélules 2 à 3 fois/jour, selon l’état clinique.

Formes liquides

  • Extrait fluide de plante fraîche standardisé : 5 à 10 ml par prise dans de l’eau, 1 à 3 fois par jour, selon l’intensité des symptômes.
  • Suspension intégrale de plantes fraîches : 5 ml 2 à 3 fois/jour dans de l’eau.
  • Infusion ou décoction : 10 et 20g de fleurs séchées pour 1L à infuser pendant 10 mn dans de l’eau bouillante. Boire 2 à 3 tasses par jour. Les baies d’aubépine (cenelles) sont astringentes et exercent une action favorable sur les maux de gorge. Elles ont les mêmes propriétés chimiques que les fleurs. Leur décoction permet de faire des gargarismes contre les maux de gorge.

Pour préparer une infusion d’aubépine, utilisez une à deux cuillerées à café de fleurs sèches d’aubépine, soit environ 1 à 2 grammes, et infusez-les dans 150 ml d’eau bouillante. Il est recommandé de consommer cette infusion jusqu’à quatre fois par jour. Pour observer les effets bénéfiques de l’aubépine, un traitement continu d’au moins six semaines est nécessaire. Dans certains cas, les résultats peuvent prendre plusieurs mois pour se manifester pleinement.

L’Aubépine en préparation magistrale d’extraits standardisés sous forme liquide (EPS)

Les EPS Pileje, extraits fluides de plantes fraîches standardisées et glycérinés, proviennent d’un procédé d’extraction breveté assurant une concentration précise en traceur spécifique. Sans alcool, ils conviennent à tous. Ces extraits, dont l’efficacité a été confirmée par de nombreuses études cliniques internationales, sont utilisés pour leurs principes actifs naturels en pharmacie. Le laboratoire Pileje a sélectionné 54 espèces végétales pour des réponses thérapeutiques individualisées. Un médecin naturopathe peut prescrire un mélange personnalisé de 2 à 5 EPS Pileje, optimisant l’association des principes actifs pour un traitement efficace.

Association avec la passiflore

On recommande l’aubépine en association avec la passiflore en cas d’anxiété avec hyperactivité.

Originaire du Mexique et d’Amérique du Sud, la passiflore (Passiflora incarnata) trouve fréquemment son usage en phytothérapie pour atténuer les troubles légers du sommeil et les manifestations de l’anxiété, comme les troubles digestifs et les palpitations. Différente de la passiflore produisant le fruit de la passion (Passiflora edulis), elle s’associe souvent à l’aubépine pour ses propriétés sédatives.

Pour les préparations thérapeutiques, on utilise les feuilles, fleurs et parfois les fruits de la passiflore, généralement récoltés et séchés en fin d’été. Ces parties de la plante servent à préparer des infusions, des extraits fluides ou de la poudre. Ses principes actifs sont des flavonoïdes, des bêtacarbolines, et potentiellement des alcaloïdes de la famille des harmalines. Le maltol, bien que présent en faible quantité, pourrait contribuer à son action sédative et analgésique.

Les mécanismes d’action de la passiflore restent peu connus, et les études cliniques sont limitées. Cependant, elle a montré une efficacité dans le traitement de l’anxiété et pourrait aider lors du sevrage des drogues.

L’EMA (Agence européenne du médicament) reconnaît son usage pour soulager le stress modéré et les troubles du sommeil. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) la considère comme un sédatif léger efficace contre l’agitation nerveuse, les insomnies, et les troubles gastro-intestinaux liés à l’anxiété. La Commission E allemande et l’ESCOP (Coopération scientifique européenne en phytothérapie) valident son utilisation dans les cas d’agitation liés à la nervosité. Les NIH (Instituts nationaux de la santé américains) estiment probable son efficacité dans les états d’anxiété, de nervosité et d’agitation.

Association avec la valériane

On recommande l’aubépine en association avec la valériane en traitement de l’angoisse et tensions musculaires avec signes fonctionnels cardio-vasculaires.

La valériane (Valeriana officinalis), plante originaire de l’Europe et de l’Asie tempérée, est traditionnellement utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés sédatives. Elle est principalement utilisée pour soulager les troubles légers du sommeil et l’anxiété. On extrait la poudre de valériane à partir du rhizome et des racines séchés, utilisée en infusion, en gélules, ou pour préparer des extraits.

Traditionnellement, on emploie la valériane pour atténuer la nervosité, les troubles du sommeil, les palpitations et, en association avec d’autres plantes, pour soulager les douleurs coliques et certains problèmes de peau. Ses principes actifs incluent l’acide valérénique, les valépotriates, la glutamine, et d’autres substances moins connues.

Bien que les mécanismes d’action de la valériane soient encore peu clairs, des études cliniques ont exploré son efficacité dans les troubles du sommeil et l’anxiété. Ces études suggèrent une amélioration de la qualité du sommeil, en particulier des phases de sommeil léger, et une facilitation de l’endormissement après une utilisation continue de deux à quatre semaines.

L’EMA (Agence européenne du médicament) reconnaît son utilisation pour soulager la tension nerveuse légère et les troubles du sommeil. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) la considère comme un sédatif léger efficace dans les insomnies liées à l’anxiété. La Commission E allemande et l’ESCOP (Coordination scientifique européenne en phytothérapie) valident son usage pour les cas d’agitation et de problèmes d’endormissement liés à la nervosité. Les NIH (Instituts nationaux de la santé américains) reconnaissent son efficacité contre les troubles du sommeil, mais émettent des réserves quant à son utilisation pour soulager l’anxiété et comme sédatif dans le cadre de l’épilepsie.

Association avec l’eschscholtzia

On recommande l’aubépine en association avec l’eschscholtzia pour les troubles du sommeil avec signes neurotoniques (palpitations, hyperémotivité, anxiété).

L’Eschscholzia, aussi connu comme le pavot de Californie, est une plante ayant des effets sédatifs et anxiolytiques naturels. Elle aide à traiter divers troubles du sommeil, tant chez les adultes que chez les enfants, tels que les difficultés d’endormissement, l’insomnie et l’énurésie. Sans créer de dépendance, cette plante soulage aussi la nervosité et l’anxiété légère, ainsi que les troubles psychosomatiques associés. Son nom scientifique est Eschscholzia californica, et elle appartient à la famille des Papaveraceae.

Disponible sous différentes formes comme les infusions, la teinture mère, ou les gélules, l’eschscholtzia offre plusieurs bienfaits médicinaux. En interne, elle agit comme sédatif, facilitant l’endormissement et calmant les troubles nocturnes chez les enfants. En tant qu’anxiolytique, elle améliore les troubles psychiques sans accoutumance, réduisant nervosité et stress. Elle possède également des propriétés antispasmodiques, apaisant diverses douleurs liées au sommeil.

Traditionnellement utilisée par les Amérindiens pour ses propriétés analgésiques, l’eschscholtzia a été introduite en Europe au XIXe siècle. À l’origine cultivée pour son aspect ornemental, elle est aujourd’hui reconnue pour ses propriétés médicinales et fait partie de la pharmacopée française.

Botaniquement, ce n’est pas un narcotique malgré sa parenté avec le pavot somnifère. Elle prospère dans les zones ensoleillées et les sols drainants, produisant des fleurs de diverses couleurs selon la variété. En phytothérapie, on utilise les parties aériennes de la plante. Ses principes actifs incluent des alcaloïdes, des glucosides flavoniques et d’autres composants bénéfiques.

Association avec le griffonia

On recommande l’aubépine en association avec le griffonia contre les signes d’hyposérotoninergie (irritabilité, agressivité, impulsivité, endormissement tardif, etc.) avec éréthisme cardiaque.

Le griffonia, natif d’Afrique de l’Ouest, se développe en grande liane brun-noir. Il pousse dans les forêts secondaires et à la lisière des forêts primaires. Les populations locales l’utilisent à la fois comme plante médicinale et nourriture. Ses utilisations sont variées. La pulpe de l’écorce sert en cataplasme sur les plaies. Les feuilles traitent les brûlures. Les décoctions de griffonia ont des effets purgatifs et soignent diverses affections.

Les recherches se sont concentrées sur le 5-hydroxytryptophane (5-HTP), principal composant des graines de Griffonia simplicifolia, précurseur de la sérotonine. Le 5-HTP, grâce à sa bonne biodisponibilité et sa capacité à traverser la barrière hémato-méningée, joue un rôle clé dans l’activité thérapeutique de la plante.

Les études ont mis en évidence ses propriétés antidépressives. Le 5-HTP s’est avéré utile dans le traitement de la dépression légère à modérée, avec des résultats comparables à ceux des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et autres antidépresseurs, sans effets secondaires notables. Il améliore également le score de Hamilton en combinaison avec des antidépresseurs tricycliques.

Ses effets anxiolytiques et sédatifs sont également documentés. Le 5-HTP réduit l’anxiété et améliore les taux de cortisol, β-endorphine et mélatonine, conduisant à un meilleur sommeil.

En tant que satiétogène, il aide à contrôler l’appétit et à réduire l’indice de masse corporelle (IMC), particulièrement chez les femmes en surpoids suivant un régime hypocalorique. Pour les migraines, le 5-HTP se montre aussi efficace que des médicaments références, en réduisant la fréquence et l’intensité des crises. Concernant la fibromyalgie, il réduit les points douloureux, la rigidité musculaire et l’anxiété, suggérant un lien entre le déficit en sérotonine et cette maladie. D’autres études ont exploré ses effets cytotoxiques sur des cellules cancéreuses, renforçant l’intérêt médicinal de cette plante.

Association avec l’olivier

On recommande l’aubépine en association avec l’olivier pour lutter contre l’hypertension artérielle (HTA), prévention cardiovasculaire. L’olivier, un arbre emblématique des pays méditerranéens comme la France, l’Espagne et l’Italie, est reconnu pour ses multiples bienfaits thérapeutiques.

En mythologie, l’olivier est lié à des figures telles qu’Héraclès et des divinités comme Lat, Athéna et Poséidon. Athéna a préféré l’olivier, symbole de fertilité et de paix, à Poséidon pour sa valeur pratique, faisant de cet arbre le symbole d’Athènes. Originaire d’Asie Mineure, l’olivier a connu une première culture dès l’âge du bronze, avec les Phéniciens, puis les Grecs et les Romains, qui ont contribué à sa diffusion. Il est indissociable de la civilisation grecque antique, notamment pour son huile.

Les feuilles d’olivier sont prisées en phytothérapie pour leurs propriétés bénéfiques, notamment :

  • Antihypertensives et vasculoprotectrices : Des études ont montré une normalisation de la pression artérielle et une réduction des taux de triglycérides.
  • Antioxydantes : Leurs flavonoïdes et triterpènes protègent contre les dommages des radicaux libres et préviennent les lésions gastriques.
  • Hypolipémiantes et antiathéromateuses : Elles réduisent le cholestérol LDL et les triglycérides, limitant le développement de la stéatose et de la fibrose hépatique.
  • Cardioprotectrices : Elles protègent le myocarde grâce à leurs activités antioxydantes, anti-inflammatoires, et anti-ischémiantes.
  • Antidiabétiques : L’olivier inhibe l’alpha-amylase et l’alpha-glucosidase, réduisant ainsi les complications liées au diabète.

Les feuilles d’olivier possèdent également des propriétés antimicrobiennes, anticancéreuses, thyréostimulantes, antiagrégantes plaquettaires, et agissent comme antispasmodiques sur la musculature lisse.

Association avec l’astragale et le ginkgo biloba

On recommande l’aubépine en association avec l’astragale et le ginkgo biloba en prévention de l’insuffisance microcirculatoire cérébrale dans un contexte de risque vasculaire.

L’astragale, particulièrement celle de Chine, est reconnue pour ses effets médicinaux. On l’utilise en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) comme tonique et renforceur du système immunitaire. Les sportifs la valorisent pour ses capacités à améliorer les performances musculaires, agir comme anti-inflammatoire, et potentiellement ralentir le vieillissement. L’astragale peut aider à réduire la fatigue et améliorer la fonction cardiaque, essentielle pour les athlètes. Cependant, sa prise prolongée en hautes doses peut être immunosuppressive, nécessitant une utilisation prudente et consultative.

En Chine, l’utilisation traditionnelle et médicale de l’astragale, soutenue par des essais cliniques, joue un rôle adjuvant dans le traitement de diverses conditions, y compris le cancer, les troubles cardiaques et hépatiques, malgré les faiblesses méthodologiques de ces études. On l’emploie aussi dans le traitement des affections respiratoires et comme tonique général en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC).

Le ginkgo, un arbre ancien, est notable pour sa résistance et ses propriétés thérapeutiques. Ses feuilles contiennent des flavonoïdes et des terpènes. Ils offrent des propriétés neuroprotectrices et anti-dégénératives, utiles dans des conditions telles que la maladie d’Alzheimer. Le ginkgo montre également des propriétés anti-ischémiques, vasodilatatrices, et vasculoprotectrices, bénéfiques pour les maladies cardiovasculaires et vasculaires périphériques.

Il possède aussi des propriétés rhéologiques, améliorant la circulation sanguine, ainsi que des effets hypolipémiants lorsqu’il est associé aux statines. Des recherches indiquent son potentiel dans des domaines variés comme les traitements antiviraux, anticancéreux, et contre le vitiligo.

L’utilisation de ces plantes doit être considérée avec prudence et après consultation de professionnels de la santé, en tenant compte des interactions potentielles et des contre-indications.

Sources bibliographiques médicales et essais cliniques

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