Bien plus employé par la médecine populaire, le chardon-Marie devra attendre l’orée du XVIe siècle avant que les thérapeutes le prennent enfin en considération. Cependant, dès le XVIIIe siècle, les vertus du chardon-Marie, aussi diverses soient-elles, sont jetées aux orties par les praticiens. Qu’importe. Le XXe siècle saura redorer le blason de cette plante répudiée.
Qu’est ce que le Chardon Marie ?
Le Chardon-Marie (Silybum marianum), appartient à la famille des astéracées. Il s’agit d’une plante distincte par ses feuilles vert pâle épineuses et brillantes, caractérisées par des marbrures blanches. Botaniquement, il se développe dans des environnements secs et ensoleillés, souvent sur des sols acides. Il est principalement répandu autour du bassin méditerranéen.
Sur le plan botanique, le Chardon-Marie est une plante bisannuelle robuste, qui dépasse souvent 1 mètre de hauteur. Sa racine est de type pivotante, longue et épaisse. La tige du Chardon-Marie est cylindrique, robuste et souvent rameuse. Ses feuilles alternes sont pennatilobées, ondulées et bordées de dents épineuses dures avec une pointe jaune acérée. Elles se distinguent par des nervures blanches sur l’avers, donnant l’impression d’être tachetées de lait.
En été, le Chardon-Marie fleurit, présentant des capitules pourpre violacé, souvent solitaires ou regroupés en racèmes. Ces capitules sont entourés de grandes bractées épineuses et recourbées. Les fruits sont des akènes luisants et comprimés, noirs ou marbrés de jaune, ressemblant à des graines de tournesol.
Le Chardon-Marie se compose de lipides, principalement dans ses graines, de flavonolignanes (dont la silymarine est le composant principal), de dérivés phénoliques, de mucilages, de tocophérol et de stérols. Ces composants confèrent à la plante ses diverses utilisations médicinales, notamment dans le traitement des troubles hépatiques et biliaires.
Un peu d’histoire
Le chardon-Marie tire son nom d’une légende médiévale. Fuyant Hérode, la Vierge Marie se serait cachée sous un bosquet de chardons. En allaitant, des gouttes de lait seraient tombées sur les feuilles, créant les nervures blanches caractéristiques. Cette histoire pourrait expliquer son indication traditionnelle pour favoriser la lactation, grâce à son effet galactogène.
Des herboristes historiques comme Paracelse et le botaniste John Gerard louaient ses vertus contre les « brûlures intérieures » et les « maladies de la mélancolie ». Durant la Renaissance, ses racines apéritives et pectorales, ainsi que ses feuilles toniques amères, étaient utilisées contre diverses affections. Le médecin Matthiole le présentait comme hydragogue, cholagogue et diurétique. La médecine traditionnelle chinoise reconnaît son action sur les méridiens du Foie et des Reins.
Les Grecs anciens utilisaient déjà le chardon-Marie pour les troubles hépatiques et biliaires. Pline l’Ancien conseillait son jus mélangé à du miel contre les excès de bile. Au Moyen Âge, la plante était réputée éliminer la « mélancolie ». Au XIXe siècle, l’école éclectique américaine l’a utilisé pour les varices, les troubles menstruels, et les congestions hépatiques et biliaires. Aujourd’hui, il entre dans la composition de préparations pharmaceutiques pour divers troubles hépatiques et biliaires en Europe.
Le chardon-Marie a également servi en cuisine. Les feuilles étaient préparées comme des épinards, les jeunes pousses comme des asperges, les boutons floraux comme des artichauts, et les graines torréfiées comme du café.
Quelles sont les principales propriétés pharmacologiques des akènes de Chardon-Marie ?
En 1968, les chercheurs ont isolé un complexe de flavonoïdes, composé principalement de silybine, silychristine et silydianine, à partir de la plante. Ils l’ont appelé silymarine. Depuis, la silymarine joue un rôle reconnu en tant que substance active responsable des effets thérapeutiques du chardon-Marie. Elle se trouve dans toutes les parties de la plante. Elle atteint une concentration élevée dans les graines mûres, utilisées sous forme de poudre ou d’infusion. Les essais cliniques ont souvent utilisé un extrait normalisé contenant de 70 % à 80 % de silymarine.
Le chardon-Marie a fait l’objet de nombreuses études cliniques. Il est utilisé pharmaceutiquement pour traiter l’intoxication par l’amanite phalloïde. Des recherches préliminaires suggèrent des effets immunomodulateurs et des possibilités de prévention ou de lutte contre l’arthrose et certains cancers.
Propriété hépatique
Le chardon-Marie, grâce à sa silymarine, est largement utilisé en Europe pour protéger le foie. La médecine classique recommande l’utilisation de la silymarine pour prévenir et soigner différents problèmes du foie. Ces problèmes incluent l’hépatite, la cirrhose, les calculs biliaires, l’ictère et les dommages liés à des toxines. Les médecins pensent que la silymarine protège le foie. Elle agit contre les toxines naturelles et synthétiques, et aide à la régénération du foie.
En Europe, on utilise la silymarine en injection pour soigner les intoxications par l’amanite. C’est un champignon très toxique pour le foie.
Action hépato protectrice
La silymarine, présente dans le chardon-Marie, offre une protection au foie grâce à divers mécanismes :
- Stabilisation de la membrane plasmique : Elle inhibe l’absorption de toxines, comme celles de l’amanite phalloïde, en empêchant leur fixation à la surface cellulaire et en bloquant leur transport membranaire.
- Piégeage des radicaux libres : La silymarine capture de nombreux radicaux libres, favorisant la formation de composés stables et moins réactifs. Elle maintient également les niveaux de glutathion et de superoxyde dismutase dans le foie.
- Stimulation de la synthèse des protéines hépatocytaires : Elle stimule l’ARN polymérase 1, impliquée dans la synthèse des ARN ribosomaux, favorisant ainsi la synthèse protéique et la régénération du foie.
Une méta-analyse a montré que la silymarine prévient les lésions hépatiques causées par les médicaments antituberculeux, améliorant la fonction hépatique. On la considère comme l’une des substances hépatoprotectrices les plus puissantes en Europe. On l’utilise pour prévenir et traiter des troubles hépatiques tels que l’hépatite, la cirrhose, les calculs biliaires, l’ictère et les dommages hépatotoxiques. Elle protège également d’autres organes vitaux, réduit l’inflammation, favorise la cicatrisation et améliore la digestion.
Des études in vitro montrent que la silymarine inhibe la prolifération cellulaire tumorale, exerce des effets anticancéreux et s’oppose aux résistances médicamenteuses. Elle a également des effets anti-inflammatoires, inhibe l’angiogenèse et réduit les métastases. Elle peut potentialiser l’efficacité de certains médicaments anticancéreux, renforçant leur action.
En résumé, la silymarine du chardon-Marie protège le foie et d’autres organes. Il possède des propriétés anticancéreuses et anti-inflammatoires. Il améliore la fonction hépatique. Ses mécanismes d’action incluent la stabilisation membranaire, le piégeage des radicaux libres, la stimulation de la synthèse protéique et la régulation de plusieurs processus biologiques.
Action sur la stéatose hépatique
L’extrait de chardon-Marie a prouvé son efficacité sur le foie. Il atténue les lésions liées à la stéatose hépatique non alcoolique. Cet extrait diminue l’inflammation, la peroxydation lipidique et protège les hépatocytes. Une autre étude confirme ces bienfaits. La silybine, un élément du chardon-Marie, réduit la stéatose et l’inflammation. Elle limite aussi la peroxydation lipidique. De plus, elle favorise la sécrétion d’insuline. Cela entraîne une quasi-normalisation du poids du foie.
La Commission E a approuvé l’usage de l’extrait normalisé à 70 % de silymarine pour traiter les intoxications hépatiques, l’hépatite et la cirrhose en 1989. De même, l’OMS a reconnu des usages similaires en 2002. Cependant, une synthèse réalisée par l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) en 2000 a analysé 16 essais cliniques. Elle a conclu que bien que la majorité ait montré l’efficacité du chardon-Marie, la méthodologie de ces études ne répondait pas pleinement aux normes actuelles.
Des essais cliniques avec placebo ont montré des résultats favorables pour le chardon-Marie dans le traitement des maladies hépatiques causées par l’alcool. Cependant, les résultats étaient contradictoires pour l’hépatite virale. Des études sans groupe placebo présentaient des résultats positifs, bien que leur méthodologie puisse être remise en question.
En 2010, une étude in vitro a démontré que les extraits de chardon-Marie inhibaient la RNA polymérase du virus de l’hépatite C. Cependant des études cliniques de meilleure qualité sont nécessaires pour évaluer son efficacité dans le traitement de ces maladies.
Le chardon-Marie peut également émulsionner les graisses et améliorer le flux de la bile. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ses effets bénéfiques sur la santé.
Action protectrice et curative vis-à-vis de toxiques
La silybine a montré une grande efficacité dans l’amélioration de l’état de santé des personnes intoxiquées par l’amanite phalloïde, particulièrement lorsque les traitements conventionnels ont échoué. Elle agit en protégeant le foie contre les dommages causés par divers agents toxiques tels que le paracétamol, l’azidothymidine (AZT), l’acétaminophène, l’éthanol et la D-galactosamine.
La silymarine exerce ses effets bénéfiques par deux mécanismes principaux. Premièrement, elle agit comme un stabilisateur de membrane en inhibant les systèmes de transport membranaires des hépatocytes, ce qui réduit l’absorption des substances toxiques. Elle inhibe également la peroxydation des lipides et favorise la capture des radicaux libres produits par les substances hépatotoxiques. De plus, elle maintient le pool de glutathion nécessaire à la détoxification hépatique, réduisant ainsi l’augmentation des enzymes hépatiques et protégeant contre le stress oxydatif.
Deuxièmement, la silymarine stimule l’activité de la polymérase A, favorisant ainsi la synthèse des acides nucléiques ribosomaux et augmentant le nombre de ribosomes dans les hépatocytes. Cela entraîne une augmentation de la biosynthèse enzymatique, de la synthèse protéique et stimule la capacité de régénération hépatique.
La silybine présente également d’autres avantages, notamment en tant qu’antidote contre l’intoxication par l’amanite phalloïde, où elle prévient l’absorption des toxines de l’amanite phalloïde par les hépatocytes, réduisant ainsi les dommages au tissu hépatique. Elle a également montré une efficacité dans la prévention du carcinome hépato-cellulaire en synergie avec d’autres plantes.
En outre, la silymarine est nephro-protectrice et peut aider à lutter contre les affections hépatiques, la cirrhose du foie et les dommages causés par des substances telles que l’alcool, les drogues, les pesticides, le tétrachlorure de carbone, le paracétamol, la galactosamine, la phalloïdine et d’autres toxiques. Elle a également montré des propriétés anti-inflammatoires en inhibant la production de cytokines pro-inflammatoires et en régulant la perméabilité des membranes mitochondriales.
Action cholagogue
La silymarine joue un rôle essentiel dans la protection contre la cholestase induite par les œstrogènes en favorisant l’expression de la pompe d’exportation des sels biliaires, ce qui facilite l’élimination de la bile. Cette action contribue à prévenir la rétention biliaire et les problèmes associés. À cet égard, la Commission E et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaissent l’utilisation des graines de chardon-Marie pour soulager les malaises digestifs de ce type.
En médecine, on accepte largement le terme dyspepsie pour décrire un ensemble complexe de symptômes digestifs souvent liés à des troubles fonctionnels. C’est-à-dire sans lésion organique, du système hépatobiliaire. Traditionnellement, les médecins, tout comme les herboristes, ont traité la dyspepsie en utilisant des substances amères, similaires à celles que l’on trouve dans le chardon-Marie.
En Europe, le chardon-Marie est un composant de plusieurs préparations pharmaceutiques conçues pour traiter divers troubles digestifs d’origine hépatique et biliaire. Il a été reconnu pour son efficacité dans le soulagement de la dyspepsie et d’autres problèmes digestifs liés au foie et à la bile.
Ainsi, la silymarine joue un rôle significatif dans la gestion des problèmes digestifs en favorisant l’élimination des sels biliaires, ce qui en fait un remède naturel reconnu pour la dyspepsie et d’autres troubles gastro-intestinaux d’origine hépatique et biliaire.
Propriété métabolique gluco-lipidique
In vitro, la silybinine régule le métabolisme lipidique, favorise la thermogénèse et la brunisation de cellules adipeuses, ce qui suggère un intérêt du chardon-Marie dans la prise en charge de la surcharge pondérale et de l’obésité.
L’effet bénéfique du chardon-Marie peut s’expliquer de deux manières. Tout d’abord, l’isosilybine A agit en tant qu’agoniste de la PPARy, un facteur de transcription impliqué dans la régulation du métabolisme des glucides et des lipides. De plus, la silybine réduit la résistance à l’insuline dans les cellules musculaires. Ces mécanismes contribuent à ses propriétés bénéfiques dans le contexte du diabète.
On a réalisé une étude clinique avec 56 patients atteints de diabète de type 2, démontrant les avantages de l’utilisation d’un extrait normalisé de chardon-Marie. Les résultats ont montré une amélioration significative du contrôle de la glycémie, ainsi qu’une réduction des niveaux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. De plus, une étude antérieure avait déjà montré des résultats positifs chez les patients diabétiques souffrant de cirrhose du foie, en réduisant leur résistance à l’insuline.
Dans une autre étude qui a duré quatre mois et impliqué 51 patients atteints de diabète de type 2, l’utilisation de la silymarine s’est révélée très bénéfique. Les patients qui ont pris 200 mg de silymarine trois fois par jour en plus de leur traitement habituel ont présenté une baisse de leur taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) de 1,04 %, tandis qu’il a augmenté de 1,16 % dans le groupe placebo. De plus, le sucre sanguin a diminué de 15 % dans le groupe traité à la silymarine, tandis qu’il augmentait presque autant dans le groupe placebo.
Enfin, la silymarine a également eu un impact positif sur les niveaux de cholestérol, réduisant le cholestérol total et le cholestérol-LDL de 12 %, ainsi que les triglycérides de 25 %. En comparaison, le groupe placebo n’a pas présenté de changements significatifs dans les niveaux de cholestérol, tandis que les triglycérides ont augmenté de 12 %. Ces résultats soulignent le potentiel de la silymarine dans le traitement et la gestion du diabète de type 2.
Autres propriétés
La silymarine est renommée pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. On considère ces dernières comme responsables de ses actions protectrices. Ces effets résultent de divers mécanismes. On retrouve notamment la capacité de la silymarine à neutraliser les radicaux libres, à chélater les ions fer et cuivre, ainsi qu’à stimuler les protéines de choc thermique et les sirtuines.
Lorsqu’on l’administre par voie orale avant un épisode de stress de contention, la silymarine parvient effectivement à réduire les dommages au niveau du foie. Cela est du à une atténuation du stress oxydant et de la réponse inflammatoire.
Une étude in vivo de 2019 révèle que la silymarine possède également la capacité de protéger contre la néphropathie induite par les produits de contraste utilisés en radiologie. Elle préserve la fonction rénale. Elle diminue les dommages oxydatifs à la fois au niveau systémique et rénal. De plus, elle s’avère plus efficace que le traitement classique à la N-acétylcystéine, en fonction de la dose administrée.
En outre, la silibinine, un composé de la silymarine, prévient les altérations de l’apprentissage et de la mémoire causées par un exercice physique excessif. De même elle réduit l’apoptose et la sénescence des cellules de l’hippocampe. La silymarine a également démontré des propriétés antidépressives en influençant la production de monoxyde d’azote (NO). Elle a montré des capacités cicatrisantes et antalgiques.
En ce qui concerne le cancer, la silymarine présente des propriétés anti-cancer notables. Elle agit à travers différents mécanismes pour inhiber la prolifération des cellules tumorales dans plusieurs types de cancer, y compris la prostate, l’ovaire, le sein, le poumon, la peau et la vessie. De plus, elle diminue la toxicité rénale associée au cis-platine, un médicament de chimiothérapie.
Qu’en pense les autorités de santé ?
Les études cliniques relatives au chardon-Marie ont principalement utilisé des extraits standardisés contenant au moins 70 % de silymarine. Ces études cliniques ont évalué l’efficacité et la sécurité des extraits de chardon-Marie chez des patients présentant divers troubles hépatiques.
Ces études cliniques présentent des lacunes méthodologiques. Une analyse croisée de treize de ces études, réalisée par la Cochrane Collaboration, a conclu qu’il était difficile de se prononcer sur l’efficacité ou l’inefficacité des extraits de chardon-Marie dans le traitement des troubles hépatiques dus à une intoxication ou à une infection virale.
Malgré le manque d’études, dans certains pays européens, on prescrit des médicaments injectables à base de silymarine pour le traitement des intoxications causées par l’amanite phalloïde, un champignon mortel pour lequel il n’existe pas de traitement spécifique.
L’Agence européenne du médicament (EMA) considère son usage comme étant « traditionnellement établi » pour soulager les troubles digestifs d’origine hépatique après consultation d’un médecin. Elle préconise une durée maximale de traitement de deux semaines et déconseille son utilisation chez les personnes de moins de 18 ans.
L’EFSA (European Food Safety Authority) et la Commission européenne ont conclu en 2012 que les compléments alimentaires contenant de la silymarine ne peuvent pas prétendre améliorer la production et la qualité du lait chez les femmes qui allaitent.
En 2004, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu l’usage cliniquement validé des extraits standardisés de chardon-Marie en tant que traitement complémentaire des hépatites aiguës et chroniques causées par l’abus d’alcool, certains médicaments et des substances toxiques. Elle considère également comme « traditionnel » l’usage des fruits séchés pour le traitement des troubles digestifs et des calculs biliaires.
Enfin, la Commission E du ministère de la Santé allemande a reconnu en 1998 l’utilisation des fruits de chardon-Marie dans le traitement des troubles digestifs, ainsi que des extraits dosés à au moins 70 % de silymarine pour les hépatites toxiques et le traitement complémentaire des hépatites chroniques et de la cirrhose hépatique.
Existe-il des précautions d’emploi concernant le Chardon-Marie ?
Le chardon-Marie présente des contre-indications et des effets indésirables qu’il est important de prendre en compte. Les personnes qui sont allergiques aux plantes de la famille des astéracées doivent éviter de consommer du chardon-Marie. De plus, on le déconseille chez les individus souffrant d’une crise aiguë d’obstruction des voies biliaires, comme lors d’une crise de calculs biliaires.
En ce qui concerne les effets indésirables, le chardon-Marie peut provoquer des troubles gastro-intestinaux légers et une diarrhée passagère. Les personnes allergiques aux astéracées peuvent développer des symptômes allergiques tels que l’œdème et les démangeaisons.
Le chardon-Marie peut également interagir avec d’autres substances. La silymarine qu’il contient peut augmenter l’élimination de certaines substances chimiques par le foie, ce qui peut entraîner une diminution de la concentration sanguine de certains médicaments, réduisant ainsi leur efficacité.
On a observé des interactions spécifiques entre la silymarine et certains médicaments, tels que les antiallergiques sédatifs, le métronidazole, les antipsychotiques ou la yohimbine. Il est important d’être prudent en cas de co-administration avec des médicaments à faible marge thérapeutique. En effet, le chardon-Marie peut altérer le métabolisme hépatique de certains médicaments.
En ce qui concerne la grossesse et l’allaitement, l’Organisation mondiale de la santé recommande aux femmes enceintes et à celles qui allaitent d’éviter les produits à base de chardon-Marie, bien que cette plante ait été traditionnellement utilisée pour favoriser la montée de lait. Les enfants de moins de dix-huit ans devraient également éviter l’usage du chardon-Marie selon l’Organisation mondiale de la santé.
Il faut noter que le chardon-Marie peut interagir avec des diurétiques de synthèse. On recommande une surveillance médicale en cas de diabète traité par des médicaments hypoglycémiants de synthèse. Il peut également influencer l’activité des enzymes du foie et ainsi affecter le métabolisme de certains médicaments, bien que les interactions soient généralement faibles.
Comment prendre le Chardon-Marie et à quel dosage ?
Les principes actifs du chardon-Marie sont peu solubles dans l’eau. Aussi il est préférable de se tourner vers une extraction utilisant l’alcool comme solvant et d’utiliser la plante sous forme de comprimés, gélules ou extraits liquides standardisés.
Le chardon-Marie se présente sous différentes formes et dosages pour son utilisation. Pour utiliser les fruits séchés de cette plante, on les moud généralement. Ensuite on les dose à 3,5 grammes pour chaque 150 millilitres d’eau. Enfin, on les prépare en décoction pendant une demi-heure. On le consomme avec trois prises de 150 millilitres de décoction par jour.
Dans le cadre des études cliniques, les doses variaient, allant de 140 à 210 milligrammes d’extraits standardisés contenant 70 à 80 % de silymarine. Ces extraits étaient généralement pris une à trois fois par jour, de préférence avant les repas. Certains produits combinent ces extraits avec de la phosphatidylcholine pour améliorer leur absorption intestinale.
Il est essentiel de noter qu’en cas de maladies du foie telles que l’hépatite ou la cirrhose, il est impératif de consulter un professionnel de la santé avant de commencer un traitement à base de chardon-Marie.
- En complément alimentaire, seul sous forme d’extrait standardisé de plante fraîche, d’extrait sec ou standardisé, de poudre, en gélules ou comprimés, ou associé à d’autres plantes.
- Extrait fluide de plante fraîche standardisé : 5 ml 2 fois par jour dans un verre d’eau.
- Extrait fluide hydroalcoolique : 30 à 50 gouttes, 3 fois par jour. L’alcool étant nocif, il est déconseillé en cas d’atteinte hépatique. Le chardon-Marie ne doit pas être utilisé sous cette forme pour traiter une maladie du foie.
- Décoction , dans un but non thérapeutique : 20 g de graines pour 1L d’eau, à faire bouillir 30 mn. Une tasse avant chaque repas. (La très faible hydrosolubilité des flavonolignanes rend improbable une activité anti-hépatotoxique des infusions de chardon-Marie.
Le Chardon-Marie en préparation magistrale d’extraits standardisés sous forme liquide (EPS)
Le pharmacologiste Daniel Jean a développé les Extraits de Plantes fraîches Standardisés (EPS) dans les années 1990. Leur commercialisation a débuté au début des années 2000 via le procédé d’extraction Phytostandard. Ces EPS sont classés comme des médicaments à base de plantes en raison de leurs actions pharmacologiques, ce qui leur confère une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en tant que matière première pour la préparation de médicaments en pharmacie.
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) assure la réglementation des EPS, exigeant notamment la culture biologique des plantes utilisées. Les pharmaciens, en raison de leur formation en pharmacologie incluant l’étude des plantes médicinales, considèrent souvent les EPS comme une alternative médicale viable et les recommandent.
- Association avec l’olivier : Pour lutter contre l’insulinorésistance ainsi que le diabète de type 2.
- Association avec le desmodium : En cas d’hépatopathie avec ou sans insuffisance hépatocellulaire. Hépato protection lors d’exposition à des toxines (notamment certains médicaments), élévation des enzymes hépatiques.
- Association avec le curcuma : Dans la stéatose hépatique non alcoolique.
- Association avec l’astragale et le ginkgo biloba : En prévention du risque vasculaire (cardiaque, cérébral) après 60 ans dans un contexte métabolique (insulinorésistance).
- Association avec la fumeterre et la mélisse : Contre les troubles dyspeptiques d’origine hépatobiliaire, ainsi que les nausées.
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