Le sommeil est la moitié de notre santé

Le sommeil est l’un des piliers de notre santé. Or, nombreux sont ceux qui souffrent de troubles (1 français sur 5). De l’insomnie sévère à un repos entrecoupé et de mauvaise qualité, en passant par des difficultés d’endormissement répétitives, la palette des symptômes est large.

Beaucoup deviennent fatalistes devant ce problème sérieux, et finissent par « s’y faire » tant bien que mal, cumulant une dette de sommeil de plus en plus importante.

Quel est cet état particulier que nous appelons le sommeil et qui occupe environ 1/3 de notre vie ?

Sur son site, l’INSERM rappelle à juste titre que l’état de sommeil s’oppose à l’éveil. En effet, il se caractérise par une diminution de l’activité motrice, une discontinuité de l’activité mentale et une diminution des réponses sensorielles.

Cela est lié à des mécanismes cérébraux complexes. Lorsque nous sommes éveillés, notre cerveau est stimulé via le cortex cérébral par des neurotransmetteurs : la sérotonine, l’acétylcholine ou encore la noradrénaline par exemple. Leur émission est en lien avec les stimulations extérieures provenant de l’environnement, du bruit, mais aussi des apports alimentaires, ou encore du stress. Au cours de la phase d’endormissement, ces stimulations s’amenuisent et les réseaux de neurones déchargeant ces neurotransmetteurs cessent progressivement leur activité. Certains neurones, situés dans l’hypothalamus antérieur, sont spécifiquement chargés de désactiver progressivement ces réseaux neuronaux pour permettre l’endormissement.

Mais le sommeil n’est pas seulement une « mise en veille » de nos activités physique et mentale. Il s’agit véritablement d’un état différent, avec des changements physiologiques très nets : rythme cardiaque et respiratoire ralentis, sécrétions hormonales spécifiques, baisse de la température…

Biologiquement, nous sommes soumis à un rythme de 24 heures environ, appelé cycle circadien. Durant ce cycle, de nombreuses variations interviennent dans notre organisme (sécrétion hormonale, métabolisme, etc.) Deux périodes dans ce cycle sont particulièrement propices au sommeil : de 23 heures à 7 heures, et de 14 à 16 heures.

Le ou les sommeils ?

Après la phase d’endormissement, plus ou moins rapide selon les individus, nous entrons dans un sommeil dit « lent » pour une période de 1h10 à 1h40, au cours de laquelle le sommeil léger laisse la place au sommeil profond. À la fin de cette phase, nous passons en sommeil paradoxal pendant 10 à 15 minutes. Le paradoxal est l’objet de toutes les fascinations puisque c’est le temps des rêves. L’activité cérébrale est à nouveau intense. Cette alternance sommeil lent – sommeil paradoxal constitue un cycle, il y en a entre 4 et 6 par nuit, s’enchaînant l’un après l’autre. En fin de phase paradoxale, il y a une phase très courte pendant laquelle le réveil est très facile. C’est généralement à ces moments-là que nous changeons de position ou remontons la couverture sur nos épaules. Si une stimulation a lieu à ce moment-là, l’éveil se produit.

Les premiers cycles de la nuit comportent davantage de phases lentes profondes que celles de fin de nuit.

Le sommeil est un besoin physiologique qui remplit de nombreuses fonctions

Le sommeil est indispensable pour maintenir et développer nos facultés cognitives. Il permet les connexions entre les neurones en lien avec notre mémoire et organise nos connaissances.

Chez les enfants, le lien entre le repos et les apprentissages a été clairement démontré, il participe donc activement à la maturation du cerveau. Son incidence sur le système nerveux central est fondamentale; c’est pendant le sommeil que les cellules productrices de myéline sont le plus actives. Il intervient également dans la croissance des enfants, puisque l’hormone de croissance (somatotropine) est sécrétée pendant le sommeil.

Le sommeil a aussi un rôle dans l’immunité :

  • Les leucocytes seraient renforcés pendant que l’on dort.
  • Il permet le bon fonctionnement du système de régulation de la glycémie.

Tout simplement, le sommeil, en mettant notre organisme au repos, contribue à la réparation de ce dernier; c’est pendant le repos que l’on reconstitue nos stocks d’énergie (glycogène), que nos cellules se régénèrent, que l’on synthétise des protéines (et donc du muscle) et que l’ensemble de nos fonctions peuvent, elles aussi, se reposer. Le sommeil permet à l’organisme de s’épurer en éliminant ses toxines (d’où l’intérêt de ne pas faire de dîner copieux et tardif !)

Enfin, le sommeil engendre la sécrétion de leptine, hormone de la satiété. Cela confirme le vieux proverbe « qui dort dîne ».

Les conséquences d’une privation sont multiformes. Bien sûr, elles sont liées aux causes des troubles du sommeil et de l’individu, mais elles affectent toujours à plus ou moins long terme notre état de santé général.

Le manque de sommeil peut être responsable de troubles de l’humeur, de troubles visuels ou auditifs, de troubles de la pensée et de la vigilance. Il peut également entraîner une instabilité psychomotrice, des troubles somesthésiques ou encore des troubles de la perception temporelle.

Dans notre société actuelle, il est bon de préserver et de favoriser son repos, y compris lors de siestes bienfaitrices, car, comme le dit le proverbe chinois : « Le tigre aussi a besoin de sommeil ».

69% des Français déclarent des « problèmes de sommeil »

Tels sont les derniers résultats de l’en­quê­te CoviPrev réalisée auprès de 2000 personnes âgées de plus de 18 ans en­tre le 5 et le 9 décembre 2022 et rendus publics le 12 janvier dernier.
Ces conclusions viennent confirmer celles des vagues précédentes : depuis la pandémie de Covid 19, le sommeil des Français s’est dégradé et 24% mon­trent des signes d’un état anxieux – soit +11 points par rapport au niveau hors épidémie !
Selon une autre étude réalisée en septembre 2022, « le nombre d’heures de sommeil des Français par nuit diminue de plus en plus. Ainsi, en 2022, les Français sont 61% à ne pas arriver jusqu’aux 7 heures de sommeil recommandées. Ils n’étaient que 47% dans ce cas en 2018 et 58% en 2020. Cette année, seulement 39% dorment plus de 7 heures chaque nuit en moyenne. » Quand on sait qu’une mauvaise qualité/quantité de sommeil accentue le risque d’irritabilité, de symptômes dépressifs, mais aussi de prise de poids, d’hypertension ou d’infection, on comprend mieux l’intérêt de prendre la question du sommeil au sérieux !

Dysbiose intestinale, sommeil dégradé

Tel est le résultat des travaux publiés en novembre 2020 par une équipe de cher­cheurs de l’Université de Tsukuba au Japon. Ils ont administré un traitement anti­bio­ti­que à des souris pendant 4 semaines, détruisant ainsi une grande partie de leur microbiote, puis observé leur sommeil, jour (période de repos chez la souris) et nuit (période d’activité). Résultat : chez les souris, la dysbiose du microbiote intestinal induite par des antibiotiques provoque des perturbations des cycles du sommeil. Les modifications du métabolisme intestinal d’acides aminés et de vitamines impliquées dans la synthèse de neurotransmetteurs seraient à l’origine de ces troubles du sommeil.

Sommeil de qualité, Microbiote en bonne santé

Si la qualité du microbiote influe sur la qualité du sommeil, à l’inverse, un sommeil de qualité favorise la diversité totale du microbiome. C’est le sens des travaux publiés en mai 2019 par une équipe de recherche de l’Université d’Etat de Washington. Ils ont démontré que nuits blanches ou trop courtes, insomnies ou même sommeils fragmentés ont des répercussions sur notre flore bactérienne.

1 réflexion au sujet de « Le sommeil est la moitié de notre santé »

  1. En cas de difficulté d’endormissement, il apparait que les extrémités, comme le visage, les doigts et les pieds, sont trop froides par rapport au reste du corps.Ceci empêche l’évacuation de la chaleur.Le traitement de thermothérapie agira sur la température centrale et favorisera l’activité thermodynamique en chauffant les extrémités.L’effet est immédiat et accélère considérablement le processus du sommeil.

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